7 au 22 novembre 2012
La Rochelle
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L'entrée du port de La Rochelle |
La
Rochelle, ville fortifiée sur la mer et sur la terre, a vu presque
tous ses remparts rasés par Richelieu en 1628 lors du siège de la
ville. Les seuls vestiges de l'enceinte médiévale qui subsistent de
nos jours sont toutefois spectaculaires. D'abord les deux tours du
Vieux-Port, la tour St-Nicolas et celle de la Chaîne qui sont les
symboles de la ville puis la tour de la Lanterne un peu plus loin
ainsi que La porte de la Grosse Horloge qui garde l'entrée de la
cité marchande.
La
Rochelle c'est aussi la ville où l'on retrouve le plus de rues aux
trottoirs couverts par des arches, vestiges des façades marchandes
du Moyen-Âge. C'est vraiment joli à voir et... bien pratique quand
il pleut !
Une
exposition a attiré notre attention à l'Aquarium de La Rochelle,
celle intitulée «Ammonites, Traces de vie, Chefs-d'oeuvre du
temps». Lucie a toujours été fascinée par ces mollusques,
disparus il y 65 millions d'années, mais qu'on retrouve sous forme
de fossiles, les plus gros pouvant atteindre 2 m de diamètre. Les
scientifiques les considèrent comme d'excellents marqueurs
chronologiques. Très intéressant de voir l'évolution de cette
créature autant dans la variété de sa forme que dans son
ornementation. La nature nous en met encore une fois plein la vue !
Enfin,
on ne pouvait quitter la région sans aller faire un tour à
Aigrefeuille à quelques km de La Rochelle, puisque c'est le site de
construction des catamarans de Fountaine-Pajot, le constructeur no 1
mondial de catamarans de croisière. Notre Sol Maria, un Bahia 46, y
a été construit en l'an 2000. Le chantier produit entre 150 et 180
bateaux par année, tous des catamarans à voile et à moteur et
emploie 250 personnes. Cela nous a rappelé bien des souvenirs de
visiter ce chantier, de sentir les odeurs de résine et de peinture,
d'entendre le sifflement des sableuses et de voir le profil de ces
belles coques. Beaucoup de travail pour faire un bateau !
Île d'Oléron
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Fort Boyard face à La Rochelle |
De l'autre côté du
Pertuis (nom local pour détroit) d'Antioche, face à La Rochelle,
c'est la grande île d'Oléron (30 km x 8 km), la 2e plus grande île
métropolitaine française après le Corse, un autre beau prétexte
pour une promenade en moto par une belle journée ensoleillée
d'automne. L'île vit surtout du tourisme avec ses grandes plages et
ses pistes cyclables, de la culture des moules et de la pêche.
Sur la côte est de
l'île, à 2 km au large, se situe le célèbre Fort Boyard (oui,
oui, celui de la série télé) construit sur un haut fond. C'est un
ancien fort maritime construit sous Napoléon 1er en 1804 pour
protéger l'arsenal militaire de Rochefort.
Saintes
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L'Arc romain Germanicus à Saintes |
En remontant la Charente,
nous nous arrêtons à Saintes qui abrite des vestiges de l'Antiquité
romaine : Arc de Germanicus, un amphithéâtre et des thermes.
Une belle balade à pied dans la vieille ville nous les fait
découvrir. Le patrimoine religieux y est aussi très riche :
Basilique St-Eutrope (encore un nouveau saint !), Cathédrale
St-Pierre, Abbaye aux dames pour ne nommer que ceux-là. Fait à
souligner... la langue locale, le saintongeais, présenterait de
nombreux traits communs avec l'acadien puisqu'une partie des
émigrants vers la Nouvelle-France au 17e siècle serait de la
région; avec le normand et le francien, il aurait aussi influencé
le «québécois».
Cognac
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Les portes de la ville de Cognac |
Sur notre route vers
Angoulême, nous rencontrons Cognac, toujours en bordure de la
Charente. Un petit arrêt s'impose bien sûr ! Lieu de naissance du
futur grand roi de France, François 1er en 1494, la ville arbore
encore fièrement la trace de son passé médiéval : le château
des Valois en bord de Charente, les tours St-Jacques, des maisons et
hôtels particuliers du 15e au 17e siècle avec des façades
richement décorées et des maisons à colombage.
Cinq grandes maisons de
cognac sont présentes dans la ville : Hennessy, Martell,
Rémy-Martin, Camus et Otard. Il existe de nombreuses autres maisons
plus petites dont certaines sont restées familiales. Une
particularité locale... la ville ainsi que toute la région est
caractérisée par la couleur noire de certains murs, quartiers et
même arbres. Cette couleur noire est due à un champignon
microscopique qui se développe à proximité des vapeurs
d'eau-de-vie; on appelle ce champignon, le champignon de la «part
des anges». La «part des anges» est la partie du volume d'alcool
qui s'évapore pendant son vieillissement en fût; dans la région de
Cognac, cela représente l'équivalent de plus de 20 millions de
bouteilles par an ! Il nous semblait bien qu'il y avait un petit
quelque chose dans l'air ! ! ! Quoiqu'il en soit, nous sommes allés
visiter les chais de la maison Hennessy et nous n'avons pas résisté
à nous faire plaisir avec l'achat d'un VSOP, après tout, les Fêtes
s'en viennent !
Mais qu'est-ce que le
cognac ? «C'est d'abord 80 000 hectares de vignes, des conditions
climatiques uniques, la proximité de la mer, une géologie
particulière, des cépages blancs spécifiques (Ugni blanc, Folle
blanche, Colombard...), tout concourt à la naissance d'un produit
unique. Miracle, éclair de génie, heureux hasard ? Comment
qualifier l'invention qui consiste à distiller deux fois le vin,
lorsque sa fermentation est terminée, pour obtenir de l'eau-de-vie ?
Le vieillissement du cognac ne peut se faire qu'en fûts de chêne
provenant des forêts du Limousin ou du Tronçais dans l'Allier. En
effet, l'eau-de-vie ne deviendra cognac qu'après une lente
maturation dans ce bois de chêne qui aura été sélectionné pour
ses propriétés naturelles et sa capacité à les transférer au
contact de l'alcool, lui donnant ainsi sa couleur et son bouquet. Le
cognac est le résultat de mariages entre les eaux-de-vie d'âges
différents et de crus différents. Il appartient au maître de chai,
véritable magicien, de procéder à ces assemblages qui, très
souvent, sont le fruit d'un savoir-faire ancestral, transmis avec
amour et en grand secret.»
Angoulême
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Cathédrale St-Pierre d'Angoulême |
À quelques km à l'est
de Cognac, Angoulême, la capitale du département de la Charente,
est établie sur un éperon rocheux; la ville est surnommée «le
balcon du Sud-Ouest». Son patrimoine architectural religieux et
civil est riche et diversifié : cathédrale St-Pierre, abbayes,
églises, couvents, hôtel de ville, halles, palais de justice,
hôtels particuliers, tous des édifices élégants témoignant de la
richesse de la ville à une certaine époque.
Aujourd'hui, Angoulême
est célèbre grâce à la bande dessinée. Fin janvier, elle
accueille le Festival international de la BD. Surnommée
«Capitale de la BD», Angoulême abrite la Cité internationale
de la BD et de l'image qui enregistre l'ensemble des BD parues en
France. L'État y a aussi ouvert une école dédiée aux jeux vidéos
et aux médias interactifs. Angoulême
affiche fièrement son parti pris pour la BD... ici et là, on voit
des grands murs peints avec des personnages de BD, c'est très rigolo
et rafraîchissant !
St-Amant-de-Boixe
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L'abbaye de St-Amant-de-Boixe |
Toujours
sur les traces des ancêtres de Lucie, nous nous dirigeons à
quelques km au nord d'Angoulême à St-Amant-de-Boixe, site de la
célèbre abbaye bénédictine du même nom qui date du 12e siècle
et autour de laquelle le bourg s'est développé. L'église
abbatiale, classée monument historique dès 1840 ainsi que les
bâtiments conventuels sont ouverts au public et témoignent de sa
splendeur passée. Une très intéressante exposition permanente sur
l'architecture romane, l'abbaye et la vie monastique est d'ailleurs
installée dans les bâtiments de l'abbaye et le site reçoit 12 000
visiteurs par année.
St-Amant-de-Boixe
est situé à la croisée de deux voies romaines et aussi sur le
Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle qui passait en Charente. En
souvenir de l'hospitalité bénédictine, les pèlerins sont
d'ailleurs toujours accueillis à l'abbaye. En passant... St-Amant
est un ermite né en 520 qui avait été envoyé dans la forêt de
Boixe pour y chasser le mauvais esprit du lieu. Il y accomplit
plusieurs miracles et guérit les malades. Il y meurt en l'an 600.
C'est
donc à St-Amant-de-Boixe qu'Antoine Serre, le premier De Serres
arrivé en Nouvelle-France, serait né vers 1644. Des recherches
généalogiques antérieures avaient déjà démontré qu'Antoine
s'était engagé à La Rochelle en 1657 à l'âge de13 ans environ
pour 3 ans. On le retrouve ensuite dans un acte notarié à Montréal
en 1664 (20 ans) puis à Château-Richer où il se marie en 1674 (7
enfants). Il s'établit sur une terre à Neuville où il passera
toute sa vie et décèdera en 1687 à l'âge de 43 ans. Lucie
représente donc la 9e génération des De Serres au Canada. Elle
aurait bien aimé consulter les archives locales mais celles-ci ont
été transférées à Bordeaux et elles ne sont pas accessibles pour
le moment, elles sont en cours de numérisation. C'est donc un
dossier à suivre...